Ce poème est tiré du carnet de poésies de mon grand oncle. Il n’est pas fait mention de son auteur. Semble-t-il une chanson ancienne.
Tout est fini. La guerre a tû sa grande voix
On n’entend plus siffler les bombes, les mitrailles
Les canons fatigués reposent leurs entrailles
C’est la nuit et la lune argente les grands bois
Aux lueurs du foyer les soldats se racontent
L’héroïque combat, tous les dangers courus
Puis mornes, le cœur triste, en silence ils se comptent
Et cherchent les amis qui ne reviendront plus.
Le Ciel s’est obscurci, de gros nuages sombres
Semblent faire à la lune un long voile de deuil.
On voit, dans le lointain, passer comme des ombres:
Les soldats qui s’en vont creuser le grand cercueil
Où dormiront en paix dans la plaine fleurie
Ces martyrs inconnus, tombés pour la Patrie
Ils vont là, côte à côte, ainsi qu’au régiment
Tous ces pauvres héros qu’a moissonnés la guerre
Attendant qu’un sergent, avant qu’on les enterre
Pour la dernière fois jette leurs noms au vent.
Ils sont tombés, peut-être, en appelant leur mère
Et chacune, à cette heure est sans doute à genoux
Car c’est l’heure, au village, où l’on fait la prière
Où la petite sœur et le tout petit frère
Disent, joignant les mains « Mon Dieu, rendez-le-nous! »
Une liste à la main, un vieux sergent, un brave,
S’avance et fait l’appel de tous ses compagnons
Présent! ou mort! dit-on, mais lui, d’une voix grave
Lentement, un à un, laisse tomber les noms
(à suivre…)
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