Dimanche 11 juin 1916
Ma chère petite Maman,
La Pentecôte aujourd’hui (ce que je sais grâce au calendrier envoyé par Yvonne) grand calme. Les Boches se reposent. Toujours rien de nouveau pour nous, si ce n’est que nous nous plaisons mieux ici qu’au dépôt, à part la privation de tous les plaisirs et que nous ne pouvons toujours acheter quoi que ce soit. Demain, je t’enverrai l’adresse de mon ouvrier en bois qui a eu une cuisse fracturée ici il y a 3 semaines environ par un éclat d’obus, et très gentil garçon qui pourrait te donner qq petits détails. Il se trouve à l’hôpital Rollin, avenue Trudaine mais je t’en recauserai demain.
Ton fils qui t’embrasse de tout cœur
André Delepierre
15 juin 1916
Ma chère Maman,
Voici l’adresse de l’ouvrier en bois dont je t’avais parlé: Vaniel, à l’hôpital Rollin, avenue Trudaine. Dis-moi si tu as reçu la lettre où je t’en parlais.
On va un peu en arrière tout à l’heure, dans les bois (douce perspective car aucun abri n’est préparé) en attendant d’aller plus loin. Pas encore reçu le petit colis porc et lait condensé. Adressez toujours lettres au même endroit, même secteur, envoyez petits mais pas gros colis.
Ton fils qui t’embrasse de tout cœur
André Delepierre
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