20 avril 1916
Chère Maman,
Hier je ne t’ai pas écrit parce que j’étais parti à 25 km en arrière faire vérifier un canon qui ne marchait plus. Je suis déjà revenu aujourd’hui: ça n’a pas été long. Pluie tout le long du chemin. Enfin, tout s’est bien passé. Notre nourriture s’est heureusement un peu améliorée. Je n’ai pu acheter qu’un kilo de chocolat où j’ai été hier. Cela durera quand même quelques jours. Pas encore reçu de vos nouvelles. Les lettres doivent aller lentement.
Ton fils qui t’embrasse tendrement.
A. Delepierre
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Jeudi 20 avril 1916
Ma chère Maman,
Aujourd’hui fut tranquille pour moi: je n’eus pas de course désordonnée à faire à cheval, à part hier soir où l’on vint me dire d’aller chercher mon canon (celui que je venais d’aller faire réparer à L…) qui, sous la conduite d’un brigadier qui ne connaissait pas la route allait au trot chez les Boches! J’ai pu me reposer presque toute la journée aujourd’hui: cela ne fait pas de mal. Je viens de recevoir une lettre de père datée du 4 courant. Il ne faut jamais désespérer! Pluie, neige et grêle, cela ne cesse de tomber. Aussi, les petits sentiers ont au moins 15 cm de boue: il faut être habitué pour y pouvoir marcher. Les Boches nous ont pas mal canardés aujourd’hui, mais dans nos cagnas, nous ne craignons pas grand chose. Notre nourriture est maintenant bonne, car nous avons changé de cuisinier et on nous en donne plus. Bons baisers à tous
A. Delepierre
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