CULTUROPOLIS

Sweetie était un lapin. Plus exactement une lapine, naine de surcroit. C’est du moins ce que les vendeurs de Fautruf nous ont affirmé lorsqu’un beau jour de 2004, nous avons décidé d’adjoindre à la famille un petit compagnon à poils. Au fur et à mesure de sa lente croissance, il nous est apparu que le qualificatif de « naine » était largement usurpé, sauf peut-être en ce qui concerne les oreilles qui, elles, conserverent une taille décente.
Sweetie fut le fruit d’un compromis entre le chien, sujet d’un harcèlement de nos chers petits auquel nous dûmes résister, et les poissons rouges (les pauvres Gloub et Zorgloub) qu’il était difficile de caresser en les prenant dans nos bras.
Après que nos compagnons aquatiques ont passé l’arme à gauche malgré les soins jaloux dont ils étaient l’objet, nous nous mîmes d’accord sur l’achat d’un lapin, moins encombrant qu’un chien et plus facile à câliner qu’un poisson.
C’est ainsi que Sweetie nous a rejoint. Elle avait sa résidence d’hiver dans les combles de la maison, et sa maison de campagne, son Castelgandolfo à elle, équipé d’un chalet de bois (si si) et de bon foin à l’ombre de l’érable vénérable (de lapin, bien sûr) du jardin.
C’est ainsi que, nourrie de croquettes, et de friandises spéciales lapin, Sweetie nous a accompagnés pendant un bout de chemin avant de cesser de manger, tout à coup. C’était le 6 avril 2007. Nous l’avons accompagnée chez le vétérinaire qui nous a dit avoir peu d’espoir, après avoir vu le résultat d’une échographie.
Le 7 avril, Sweetie est partie. Un lapin qui nous quitte le samedi de Pâques, ça ne s’invente pas…

(c) Musefabe 2007