Comme au ralenti, je la vois qui pousse un caddie, cheveux blonds, imper rose, minois chiffonné et soucieux.
Comme au ralenti, le vieil homme change de trottoir
Comme au ralenti, les cheminées d’usine sifflent leur suie d’une voix enrouée de tubardes briquées
Comme au ralenti, les intellos de mes deux débitent leur philo à trois balles devant les foules ahuries
Comme au ralenti
Comme au ralenti, la vie fuse de ses crins insipides et laisse le cheval mort dans la poussière
Comme au ralenti, le métro éructe des messieurs-dames très bien qui ne veulent pas aller là.
Comme au ralenti, les forets reculent devant la folie
Comme au ralenti, mes amours se dissolvent en fumerolles vives et tenaces
Comme au ralenti
Comme au ralenti, rien n’est important pour l’instant
Comme au ralenti, le train ne mène qu’à cet endroit inconnu
Comme au ralenti, les soldats chantent. Ils ont si peur!
Comme au ralenti, on expulse, on vide, on sort, on écarte… allez-vous-en!
Comme au ralenti
Comme au ralenti, je voudrais que tout s’accélère, vers le ravin
Comme au ralenti, ce serait épatant que le pauvre nase assis par terre ramasse un regard
Comme au ralenti, je vois la fin en accéléré
Comme au ralenti, je
Comme
(c) Musefabe 2010
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